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22 août 2010

Voici les premières pages de la convention signée entre le ministère chargé du Tourisme et le ministère de la Culture.

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Convention cadre Culture - Tourisme entre Le ministère de la Culture et de la Communication et Le secrétariat d'état chargé du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et moyennes entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation
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M. Frédéric Mitterrand (au palais cardinal!)
M. Hervé Novelli
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Préambule

Le tourisme culturel tient une place particulière en France, tant dans l'activité touristique considérée d'un point de vue économique que dans l'attractivité et le rayonnement de notre pays : les musées, monuments, festivals et évènements culturels drainent chaque année des millions de visiteurs français et étrangers.

En effet, la culture, analysée dans ses différents supports symboliques, mais aussi dans sa capacité à traduire l'attachement d'un peuple à l'expression de ses identités nationales et régionales, est une puissante force d’attraction pour un territoire. Pour les touristes, notamment étrangers, la France est avant tout une destination culturelle appréciée pour son histoire, ses monuments et son art de vivre. Ce « désir de France » reste le socle du premier secteur d'activité de l'économie nationale et un important levier pour la création d'emplois non délocalisables.

Le secrétariat d’Etat chargé du tourisme a engagé en 2008 une démarche stratégique visant, à l’horizon 2020, une augmentation significative de la part du tourisme dans notre économie, une dynamique nouvelle conduisant à une forte augmentation des emplois générés par cette activité et le maintien du leadership mondial de la France pour le nombre de touristes accueillis.

Dans ce contexte, il apparait que la grande richesse de l’offre culturelle de notre pays, conjuguée à une meilleure valorisation du patrimoine monumental constituent un important potentiel de développement de l’activité touristique.
Plus de la moitié de la demande internationale pour la destination France est portée par son attractivité culturelle. Ce taux est encore plus élevé lorsque l'on analyse la demande des clientèles des pays émergents. L’offre culturelle pour les visiteurs étrangers n’est pas seulement constituée par la présence d'un immense patrimoine architectural, c'est aussi la créativité des industries culturelles, la vitalité du spectacle vivant, les festivals largement repartis sur le territoire, les évènements qui contribuent de manière très significative à l’attractivité globale de la destination France. L'histoire et la culture sont étroitement liées à l’image de la destination touristique française et en demeurent le socle malgré une concurrence qui se renforce et s’affirme chez nos principaux concurrents (Italie, Espagne, pays de l’Est,…) C'est à ce défi que la France doit répondre en apportant une réponse structurée.

L'observation attentive du champ nous révèle cependant, que la qualité de l’information, de la commercialisation, de la communication, des lieux de tourisme culturel est trop souvent partagée entre, d’une part, de très bons professionnels adaptés aux exigences du tourisme international, et d’autre part, un certain nombre de lieux dont le potentiel touristique mérite d'être encore développé.

Ces derniers sont largement répartis sur l’ensemble du territoire national et constituent un potentiel de développement considérable : souvent situés à l’écart des circuits touristiques traditionnels ils offrent une possible solution au problème de la sur-fréquentation des grands sites ( en effet, le problème majeur de l’offre française de tourisme culturel est un problème de sous-fréquentation et non de sur-fréquentation qui ne concerne qu’une vingtaine de sites en France, très médiatisés, à l'exemple du Mont St Michel). 7 monuments nationaux 1 réalisent 2/3 de la fréquentation de l’ensemble des monuments; 3 musées 2 totalisent 60% de la fréquentation des musées nationaux. Aujourd’hui, les techniques d'information et de communication offrent aux voyageurs un accès complet et une capacité totale de décision d’achat sur les produits touristiques proposés sur le support internet. La maitrise des moyens de l’Internet par tous les intervenants de la chaine de production et de commercialisation des produits de tourisme culturel, ainsi que par tous les intervenants de la communication culturelle et touristique est devenue un enjeu fondamental et prioritaire, qui ne se traduit pas encore assez largement dans tous les sites et structures concernés.

Avec la décentralisation, hormis les grands établissements culturels nationaux sous la tutelle
du ministère chargé de la culture, une grande partie de l’offre culturelle et sa valorisation touristique sont portés et financés par des collectivités territoriales et des personnes privées. Il est souhaitable de faire évoluer les pratiques de ces différents lieux vers plus de cohérence et d'homogénéité.

Le tourisme culturel est un moyen d’accès des populations aux oeuvres, au patrimoine, à la culture. Bien défini dans une politique élaborée conjointement par les deux ministères, le tourisme culturel peut donner accès, au delà du patrimoine, à des événements de spectacle vivant ou des arts visuels, des manifestations au croisement de formes d’expression originales et variées.

Dans ce contexte, le ministre de la culture et de la communication, et le secrétaire d’État chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation conviennent :

1 Arc de triomphe, Mont Saint Michel, Sainte Chapelle, Panthéon, Tours de Notre-Dame de Paris, château et remparts de Carcassonne, Conciergerie.
2 Le Louvre, Versailles, Orsay.

Article 1: Favoriser l'innovation et les pratiques de valorisation touristique portant sur
le patrimoine monumental

Les deux ministères affirment que la sauvegarde et la préservation du patrimoine monumental historique peuvent se concilier avec une exploitation économique raisonnable et respectueuse des lieux, c’est à dire sous les réserves expresses du respect des contraintes liées à la préservation du patrimoine et du contrôle par l'État du respect effectif de ces contraintes.

Ils encourageront des opérations de valorisation du patrimoine par le tourisme qui constitueront des exemples pouvant conduire dans le respect de la conservation de ce patrimoine à la création d’activités touristiques d’affaires, d’hébergement ou de création d'évènements.

Le ministère de la culture et de la communication proposera une liste de sites placés sous sa responsabilité ou celle de ses établissements publics, dans lesquels l’expérimentation de la valorisation des lieux par l’installation d’une activité économique (restauration, hôtellerie, séminaires, etc.) lui apparaîtra envisageable au regard de leur qualité et de leur conservation patrimoniales. Il appartiendra à Atout France, l'agence de développement touristique de la France, d'engager avec les responsables des sites concernés, les contacts nécessaires à la mise en place de cette expérimentation.

A la lumière de cette expérimentation qui sera menée par les établissements publics ou les sites concernés (CMN, ...) l’agence de développement touristique apportera son savoir faire en matière de développement touristique et les directions régionales des affaires culturelles leur expertise en matière de protection et de conservation du patrimoine, dans l’établissement de diagnostics de faisabilité permettant aux responsables des sites concernés de disposer d’éléments d’aide à la décision.

En parallèle, les deux ministères mettront en place un groupe de travail au sein duquel seront représentés leurs organismes associés et établissements publics. Sa mission consistera à réunir les partenaires publics et privés intéressés ou concernés. Il aura pour objectif d’orienter et de suivre la conception et la réalisation de ces opérations pour en extraire et diffuser les bonnes pratiques.

Article 2 : Promouvoir et valoriser les grands sites de France par une gestion adaptée

Atout France développe une collaboration avec le Réseau des Grands Sites de France qui porte sur la mobilisation du savoir-faire en matière de gestion de ces sites majeurs et remarquables du patrimoine naturel et patrimonial français (35 Grands Sites, 27 millions de visiteurs).

Le ministère de la culture et de la communication et le secrétariat d’état du tourisme s’engagent à promouvoir un recueil des bonnes pratiques développées sur les sites du réseau, et à favoriser leur intégration auprès de ceux qui souffriraient d’une gestion insuffisamment dynamique au regard du potentiel naturel des lieux.